Le poème de la semaine (et je ne vous fait pas subir une composition médiocre de quelque illustre inconnu)
Printemps
Tendre, la jeune femme rousse,
Que tant d'innocence émoustille,
Dit à la blonde jeune fille
Ces mots, tout bas, d'une voix douce :
"Sève qui monte et fleur qui pousse,
Ton enfance est une charmille :
Laisse errer mes doigts dans la mousse
Où le bouton de rose brille,
"Laisse-moi, parmi l'herbe claire,
Boire les gouttes de rosée
Dont la fleur tendre est arrosée, -
"Afin que le plaisir, ma chère,
Illumine ton front candide
Comme l'aube l'azur timide."
Paul Verlaine, Les Amies
Brève analyse:
Ce sonnet classique comporte des rimes embrassées et croisée. Toutes les rimes sont féminines, est-ce un clin d'oeil de l'auteur? L'auteur d'ailleur ayant écrit ce cycle de poème n'aborda jamais l'homosexualité masculine. On relève pourtant ces vers de L'Impudent:
"Beautés passant, au lieu de sous,
Faites à ce mauvais garçon
L'aumône seulement...de vous."
Par Beautés faut-il entendre: jeunes hommes, si l'usage exclusif des rimes masculines est ici chargé d'une intention...
Bon et bien je vous laisse méditer tout ça!
Joliplume
P.S: Le nombre de visite augmente et j'en suis ravi, mais n'hésitez pas à me laisser des commentaires!